On célèbre le journalisme de solutions axé sur l'action environementale
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Le 6 février 2024
J’ai le plaisir de vous présenter notre nouvelle collaboratrice, Marieke Glorieux-Stryckman. Elle signe pour nous un article à propos de Planète Bleue, Idées Vertes, une chronique hebdomadaire publiée dans La Presse qui fait dans le journalisme de solutions environnemental. Je les lis depuis leurs débuts en 2019 et les artisans qui rendent possible cette aventure méritent qu’on célèbre le cinquième anniversaire d’une idée qui a fait beaucoup de chemin, stimulant l’engagement des lectrices et des lecteurs avec des solutions réelles, vérifiées, en respectant les plus hauts standards journalistiques.
Notre sélection des meilleurs contenus des dernières semaines en matière de journalisme climatique suivent!
Amélie
Amélie
Cinq ans de journalisme de solutions en environnement à La Presse
Lancée en 2019, la rubrique Planète bleue, idées vertes aborde des sujets comme la construction de parcs sur d’anciens sites miniers ou la lutte contre le gaspillage des restes de poisson.
Par Marieke Glorieux-Stryckman
Il y a tout juste cinq ans, Jean-Thomas Léveillé signait le premier article de la rubrique Planète bleue, idées vertes. Le journaliste avait accepté le rôle de journaliste environnemental à La Presse quelques mois plus tôt, une position qui était vacante depuis un certain temps. À travers la tempête de nouvelles négatives à couvrir au quotidien, il a eu l’idée d’une rubrique qui mettrait de l’avant les efforts d’individus qui passent à l’action. Cinq ans plus tard, la chronique publiée les lundis n’a plus à prouver sa pertinence, avec environ 340 sujets couverts, comme le confirme une petite recherche dans les archives de La Presse.
Capture d’écran de la rubrique Planète bleue, idées vertes dans La Presse+.
“Rapidement, je me suis aperçu qu'il y avait des sujets qui n'étaient pas nécessairement de l'actualité brûlante,” relate Léveillé en parlant de ses premiers mois à La Presse. Ces sujets, il les trouvait intéressants et croyait qu’ils méritaient une couverture, d’où l’idée de la rubrique récurrente.
Dès le début, les lecteurs ont bien reçu Planète bleue, idées vertes. Selon Violaine Ballivy, directrice aux actualités à La Presse, l'accent sur les solutions était rafraîchissant dans un monde de mauvaises nouvelles environnementales.
“On parle souvent d'environnement dans une perspective de: on expose des problèmes, on expose des dangers, des menaces à l'environnement,” dit-elle. “Puis, le lecteur se sent peut-être un peu plus impuissant quand on lui explique comme ça. Et là on montre le fait que oui, il y a des actions qui peuvent être posées et avoir des effets positifs.”
Un journalisme qui prend son temps
L’intérêt des lecteurs pour le journalisme de solutions se ressent, selon les artisans de la rubrique: le défi, c’est plutôt de trouver le temps d’écrire ces articles plus approfondis, et de bien le faire.
Dès le départ, Léveillé a établi trois critères pour les sujets de la rubrique. Premièrement, les journalistes devaient se rendre sur le terrain. “On voulait des photos, on voulait que ce soit incarné, illustré,” dit-il.
Ensuite, il fallait que les sujets soient à la portée de tous les lecteurs. “On ne faisait pas, admettons, un reportage sur une multinationale qui a inventé un procédé écologique pour que les usines polluent moins… Non, parce que monsieur et madame tout le monde, ils n'ont pas d'usines chez eux, dans leur garage.”
Finalement, les reportages devaient inclure l’avis d’un expert, pour éviter l’écoblanchiment, la pratique consistant à mettre de l’avant nos valeurs environnementales à des fins de marketing sans poser d’actions concrètes ou suffisantes. Rapidement, des entreprises ont commencé à approcher Léveillé pour qu’il couvre leurs initiatives. “Ça ajoutait à la lourdeur de la tâche de faire une petite enquête préalable(...), de s'assurer que c'était vraiment une idée verte et pas une idée vert-brun, ou pas verte du tout, ou blanche - écoblanchiment.” En général, explique Léveillé, les sujets de la rubrique sont trouvés à travers la recherche des journalistes plutôt que la sollicitation des entreprises.
Sara Champagne, journaliste à La Presse et contributrice régulière pour la rubrique, apprécie la possibilité d’explorer les sujets plus en profondeur. “Planète bleue, idées vertes, elle ne se fait pas en deux heures sur un coin de bureau. Dépendamment des sujets, ça prend quelques jours, des fois même deux semaines.” Elle ajoute: “On a un petit peu plus de temps pour réfléchir. C'est un luxe pour les journalistes.”
Elle a remarqué un intérêt grandissant pour le reportage environnemental. “C'est vraiment merveilleux de voir à quel point l'environnement est devenu au centre des priorités,” dit-elle. “Quand j'ai commencé à La Presse, les articles d'environnement, ils étaient à la page vingt cinq dans un petit coin gauche.”
Pour elle, il est important de ne pas ignorer la situation critique dans laquelle nous nous trouvons vis-à-vis des changements climatiques, tout en donnant de la visibilité à toutes ces mesures, petites et grandes, qui font la différence.
Pour Jean-Thomas Léveillé, il faut préciser que la rubrique n’est pas un “remède” au journalisme négatif: après tout, dit-il, le rôle du journalisme est d’exposer des problèmes pour qu’ils soient réglés. Le but de Planète bleue, idées vertes n’est pas de porter des lunettes roses. “C'est juste pour démontrer que, face à tous les problèmes qu'on expose, il y a aussi des solutions qui se développent.”
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